10 conseils pour bien skier en poudreuse

Morgan Petitniot

Article du 15 juillet 2016


Le ski en poudreuse est souvent fantasmé, parfois craint, mais généralement perçu comme une pratique incroyablement satisfaisante.

On voit ces images de skieurs au top de leur forme ou de moniteur en pleine descente, dans les recoins les plus isolés de la montagne. Quelle sensation de liberté...

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les aspects techniques du ski en poudreuse ne sont pas si nombreux. D'ailleurs, les premières choses à savoir concernent plutôt le matériel.

À la fin de cet article, vous trouverez une vidéo sur piste et commentée des points abordés ci-dessous !

1. Conseils de sécurité : diminuer le risque et la peur du risque.

Comme pour toutes les activités de montagne, le ski en poudreuse comporte une part de risques. Il s'agit donc d'en avoir conscience et de les contrôler. 

Skier dans la poudreuse ne signifie pas forcément "hors-piste". Selon votre niveau, vous pouvez tout à fait privilégier les bords de piste, les “entre-pistes” de pente faible et quelques morceaux de forêt situés très proches des pistes, pour ne pas vous aventurer sur un pan de montagne hasardeux.

N'hésitez pas à solliciter un professionnel de la station où vous skiez, pour vous assurer de ne pas prendre de risques inconsidérés.

Ils sont les plus aptes à vous donner des conseils d’importance capitale ou à vous accompagner.

Il n’y a pas pire que de skier en poudreuse/hors-piste avec la peur de l’avalanche. Je dirais même que cela gâche complètement le plaisir. (Sauf peut-être pour ceux qui aiment prendre des risques, mais bien souvent c’est leur métier !)

Par ailleurs, n’hésitez pas à regarder nos vidéos concernant la gestion des émotions sur notre plateforme vidéos dédiée à la progression en ski. En poudreuse, on peut assez facilement ressentir un coup de stress, même s’il n’y a pas de danger.

Pour celles et ceux qui ont déjà un très bon niveau de pratique et envisagent le hors-piste ou le freeride, renseignez-vous sur le matériel de survie à avoir en cas d'avalanche ou de glissement : une pelle, une sonde, un airbag et du matériel électronique pour vous signaler si vous êtes coincé.

La montagne est un environnement merveilleux et qu'il ne faut pas prendre à la légère.

À noter que ce conseil est tout aussi valable si vous pratiquez le snowboard (même si ce n'est pas notre domaine).

2. Quels types de skis selon le terrain ?

2 cas de figure possibles :

Cas n°1 Poudreuse fraîche sur fond dur

(Jusqu’à environ 20-40 cm).

Par exemple : il a neigé sur piste damée, bord de piste… On peut donc avoir un contact assez direct avec un fond résistant (un peu comme sur piste).

Et on ressent quand même l’accumulation de la neige sous les skis, ce qui donne une sensation de flottement.

C’est parfait pour commencer à se familiariser avec la poudreuse.

Dans ce cas, quasiment tous les skis peuvent faire l’affaire. J'ai tout de même une préférence pour des skis de 5 à 10 cm en dessous de ma taille, jusqu’à 10-20 cm de poudreuse. Plus grand au-delà de 20 cm de profondeur.

Les skis typés « piste » avec un cambre classique permettent de bénéficier de leur fonctionnement sur le fond dur. Un « Rocker » à l’avant facilitera la levée de la spatule par l’accumulation de poudreuse sous la partie avant. En effet, si la partie avant des spatules est déjà un peu relevée, il est plus facile de manoeuvrer.

Des skis avec un patin de 75 à 95 mm permettent d’avoir une plus grande zone de contact, et donc aident à l’équilibre latéral. 

Exemple de skis que j’utilise dans 20 cm de poudreuse avec fond dur :

Dynastar Chrome CR74 PRO (178 cm de long, 74 mm au patin, cambre classique avec rocker).

Cas n°2 : Grosse quantité de poudreuse fraîche, on ne sent pas le fond.

  • Là, il n’y a plus de fond dur et les skis vont réagir avec LA fameuse poudreuse.

La nature de celle-ci est souple et se comporte un peu comme de l’eau…

Donc rien à voir avec la situation précédente. Les skis doivent avoir des caractéristiques qui permettent une interaction en votre faveur 😉

- Si vous n'arrivez pas à ressentir "le fond", n'utilisez pas de skis polyvalents ! Une seule paire : les Freeride. Point final.

- Ensuite, on peut se demander si on veut un cambre plat ou inversé, 100% rocker ou pas... C'est à l’appréciation et aux goûts de chacun. Mais disons que pour commencer, un cambre classique ou plat + un rocker en spatule est parfait.

Par exemple : la gamme de chez Dynastar CHAM 97 à CHAM 127

- La taille retenue sera primordiale, essentielle voire vitale ! Je vous conseille des skis de votre taille, voire 5 à 10 cm au dessus. Pourquoi ? Parce que sur cette poudreuse très meuble, vous aurez besoin d’un meilleur équilibre, à la fois latéral et avant/arrière.

Certains skieurs vous diront que des skis longs rendent plus difficile le fait de tourner dans la poudreuse. C’est simplement parce qu’ils pivotent beaucoup trop (c’est-à-dire qu’ils font un geste similaire à celui d'un essuie-glace de voiture) et ce n’est pas du tout la bonne approche (et en plus c’est épuisant).

- La largeur au patin dépend aussi de votre taille. Plus vous êtes grand, plus il est utile de prendre large. Aujourd’hui les skis vont jusqu’à environ 130 mm sous le pied.

Pour un même résultat, entre deux skieurs de tailles différentes, la largeur du patin sera différente.

En effet, le centre de gravité d’un grand skieur étant plus haut, il est logique que la zone de contact soit un peu plus large pour le même équilibre (comme moi par exemple : 1m92).

- Pour les grands comme moi (ou plus), il peut être nécessaire de reculer les fixations à l’arrière du centre des skis. En effet, s'ils ne sont pas assez longs, il n’y a pas assez de matière sous l’avant, et ils auront tendance à « plonger ». Ce qui vous force à vous mettre en arrière et donc à vous cramer les cuisses.

Je skie avec des CHAM 127 en poudreuse « sans fond ». Taille : 189 cm pour ma taille 192 cm et 127 mm de largeur au patin. Fixations positionnées 3 cm derrière le centre du ski. Je ne serai pas contre un 195 cm ou plus.

Si la longueur des skis est bien choisie (au minimum sa taille ou jusqu’à 15 cm au dessus) et qu'ils plongent tout de même vers l’avant, alors il faudra reculer les fixations pour ajuster et optimiser leur position.

Je pense qu’aujourd’hui c’est plutôt au matériel de s’adapter à la nature de chaque skieur plutôt que l’inverse. En effet, le matériel a tellement évolué que la poudreuse est devenue bien plus accessible qu’en 2005 par exemple.

Toutefois, il est nécessaire de comprendre quelques points techniques qui se rapprochent beaucoup de ce que l'on fait sur piste.

À la question : quelle technique adopter en poudreuse ?

Je répondrai en premier : « prenez les bons skis ! »

3. Skier équilibré et centré

10 conseils pour bien skier en poudreuse-centré sur les skis-labo du skieur-morgan Petitniot

Pour être clair, la position de référence en poudreuse est centrée, comme sur piste. 

Si vous avez la sensation de devoir vous adapter en allant excessivement en arrière pour maintenir un bon équilibre, c'est un signe que vos skis sont inadaptés à votre morphologie, ou mal réglés (pour la poudreuse, j'entends). Le plus souvent, le problème vient d'une longueur insuffisante pour ce contexte particulier.

Pour une personne d'1m60 par exemple, vous pouvez facilement prendre des skis d'1m75.

Le point de repère étant que lorsque vous glissez tout droit et en position neutre et fléchie (centrée), vous ne devez ni plonger vers l’avant, ni vous enfoncer vers l’arrière.

4. Avoir la bonne vitesse

Il est indispensable d’avoir la vitesse nécessaire pour que les skis, aidés par les mouvements, réagissent comme il se doit.

Ils doivent pouvoir se plier, se déformer et tracer une courbe dérapée.

Mais comment savoir si vous allez suffisamment vite ?

2 possibilités :

  • Vous êtes accompagné d’un moniteur, ou d'un skieur plus expérimenté. Dans ce cas c’est assez simple. Le suivre vous permettra d'adopter le bon rythme de croisière. Je sais, ce n’est pas une grande révélation mais je vous assure que peu de skieurs y pensent.

  • Vous êtes seul ou tous du même niveau. C’est simple aussi. Dans un premier temps, sur une pente faible, mettez vous en direction du bas de la pente.

  • Laissez vous glisser et accélérer en faisant quelques rebonds, comme si vous vouliez écraser la plante de vos pieds vers le fond de la couche de poudreuse.

    Dès que vous sentez que la force de retour est égale à la force que vous avez exercée vers le bas, et que vous remontez facilement (comme sur un trampoline), vous avez trouvé la bonne vitesse. J’utilise cette méthode tout le temps ! 

Dans une poudreuse lourde, vous aurez besoin de skier plus vite que dans une poudreuse très légère. En effet, la poudreuse lourde est aussi plus difficile à déplacer et offre une résistance plus importante.

Si vous n'êtes pas encore à l'aise avec le fait de skier rapidement, je vous conseille d'éviter pour le moment la poudreuse épaisse et humide... ou d'être accompagné par une personne suffisamment avancée pour vous guider.

5. Rapprocher les pieds

Pourquoi est-il préférable de rapprocher vos pieds? 

Pour deux raisons principales :

Premièrement, pour un équilibre optimal. Lorsque vous initiez un virage, votre centre de gravité se penche vers l'intérieur de la courbe. Avoir les pieds trop écartés rend difficile l'équilibrage sur votre ski extérieur, car cela répartit trop de poids sur le ski intérieur, tendant à le remettre à plat. Vous vous retrouvez alors avec un angle différent sur chacun de vos deux skis, augmentant le risque qu'ils se croisent. Sauf si vous parvenez à réagir rapidement grâce à l'expérience, cela impliquera de forcer sur les skis et de dépenser beaucoup d'énergie inutilement.

Deuxièmement, pour minimiser l'enfoncement dans la poudreuse. Des pieds plus proches l'un de l'autre limitent la profondeur à laquelle vous vous enfoncez. Une petite exception pour la poudreuse japonaise : elle est si légère qu'on peut presque s'immerger complètement sans s'enfoncer.

Alors, en résumé, rapprocher vos pieds contribue à un meilleur équilibre et à une meilleure maniabilité, tout en économisant votre énergie.

Conserver l'indépendance des jambes

Technique de ski-indepandance des jambes-labo du skieur

Vos jambes doivent pouvoir fonctionner séparément car c'est ce qui vous permettra de garder (ou retrouver) beaucoup plus facilement votre équilibre.

Elles travaillent en même temps mais n’ont pas le même degré de flexion : il y en a une qui résiste, et l'autre qui s’allège (je vous en parle un peu plus bas).

N'hésitez pas à consulter nos vidéos pédagogiques sur SKIFLIX, la technique que nous proposons prend en compte cette approche.

Vous verrez en images comment le fait d'avoir un degré de flexion différent pour chacune peut vous éviter de nombreuses déconvenues : perte d'équilibre, manque de contrôle et de fluidité.

6. Exagérer la levée et la bascule du futur ski intérieur

Avant d'avancer sur ce point, je vous donne une petite précision sur les 3 phases des virages + la transition.

On le représente comme une lettre C :

1. Le début : 1er tiers du C

2. Le milieu : 2e tiers du C

3. La fin : 3e tiers du C

4. La transition : le moment où les skis sont à plat (même si c’est seulement un dixième de seconde).

L’intérieur d’un virage, c’est le côté vers lequel on tourne. Pour un virage à droite, le pied intérieur est le pied droit. Pour un virage à gauche, le pied intérieur est le pied gauche.

L’extérieur d’un virage est donc l’opposé. Pour un virage à droite, le pied extérieur est le pied gauche. Pour un virage à gauche, le pied extérieur est le pied droit.

Le « futur ski intérieur », est celui qui, à l'étape de la transition (quand les skis sont à plat et en direction du bord de la piste) sera à l’intérieur du virage à venir.

inversion_eversion - labo du skieur

Le « basculé » = mouvement d’Inversion du pied.

Pourquoi alléger le ski intérieur ?

On crée du déséquilibre en levant un pied.

Le fait d’alléger un pied nous oblige à venir sur l’autre. On indique au corps qu’il n’a pas d’autres solutions que de venir s’équilibrer sur le pied extérieur, et donc d’initier un transfert de poids.

Et ce mouvement-là nous permet notamment d’avoir un bon équilibre latéral.

C’est encore plus important en poudreuse, parce qu’on a besoin de passer d’un appui sur un pied à un appui sur l'autre pied et de se décaler latéralement assez rapidement, pour ne pas s'enfoncer.

Notez que cette méthode n'est pas SPÉCIFIQUE à la poudreuse. Néanmoins, nous vous conseillons d'exagérer un peu ce mouvement dans la poudreuse, parce qu'elle sera très peu "tolérante" en cas d'erreur d'équilibre de votre part. 

Si vous ne déclenchez pas vos virages en allégeant et en inclinant fortement le futur ski intérieur, vous risquez tout simplement de ne pas réussir à tourner.

Note : avant la réalisation de ce mouvement, la position de base et la projection croisée doivent être correctes, en rapport avec la pente et les besoins du skieur. 

Vous pouvez accéder à un article et une vidéo dédiés sur notre méthode de déclenchement d'un virage par allègement du ski intérieur, dans la formation « Les Ateliers de la Progression », atelier n°8, et accessible depuis la page d'accueil de notre site internet.

Comment EXAGÉRER cet effet "lever + bascule" ?

Avant de tourner à gauche, levez franchement le pied intérieur (plus que sur une piste), et plus précisément le talon. En même temps, basculez-le vers la gauche.

Ce mouvement part du pied, et non du genou. C'est comme si vous vouliez effleurer le sol avec votre petit orteil, tout en voulant le rapprocher de l’autre ski. Certaines morphologies de jambe auront besoin d’accompagner ce mouvement en basculant le genou, une fois que le pied s’est exécuté. 

Le fait d'alléger une jambe obligera votre corps à s’équilibrer de l'autre côté. Notez que votre appui principal lorsque vous tournez à gauche, c'est votre jambe droite (et inversement).

Plus le mouvement sera lent, plus le transfert sera lent, et vice-versa. A vous de choisir : rapide pour virages courts et lent pour les plus longs !

En plus, cela gardera une jambe intérieure active et favorisera le parallélisme du pied droit avec le pied gauche.

7. Maintien de la flexion de cheville Ou "recul du pied"

Pour garder une bonne position, vous devez activement fléchir les chevilles. La manière que l’on connaît tous pour fléchir les chevilles est de déplacer les tibias vers l’avant.

Une autre manière de réaliser ce mouvement consiste à "reculer" le pied ou les pieds sous votre corps (ils ont tendance à être plus en avant que notre centre de gravité en fin de courbe).

C'est comme si vous étiez assis sur une chaise, pieds à plat, et que vous cherchiez à en passer un, ou les deux, sous la chaise. L’action musculaire associée est la contraction des muscles ischio-jambier (ceux à l’arrière de la cuisse) + flexion des chevilles.

Cette méthode alternative peut, pour certaines personnes, sembler plus simple et plus rapide, pour un même résultat.

Cela se produit durant l’allègement du corps pendant la transition. 

En effectuant ce geste de flexion, vous devez garder les deux pieds au même niveau (c’est-à-dire l’un à côté de l’autre).

Cette technique n'est pas spécifique à la poudreuse, mais elle est encore plus importante à cause du contexte qu'elle propose. Il arrive que l'on se sente "sans appui", à cause de cette surface meuble, et instinctivement cela pousse les skieurs à tendre les jambes pour aller chercher un peu plus en profondeur ce "fond" qui nous manque.

Le problème de ce geste, c'est qu'il nous fait ouvrir l'articulation de la cheville et des genoux. Il faut donc s'efforcer de le corriger dès que cela se produit.

La flexion de cheville (ou "recul du pied") permet de se recentrer rapidement et avant de déclencher le prochain virage.

C’est un mouvement fantôme qui se perçoit à peine au ralenti. Si on ne le fait pas, cela a pour conséquence une sensation de vous faire « partir en arrière ».

Note : « Se recentrer » veut dire re-positionner son corps (centre de gravité) au dessus de ses pieds et d’avoir le tout au-dessus du centre de fonctionnement optimal de ses skis.

8. « Résister » au lieu de pousser.

Une erreur souvent faite par les skieurs est de vouloir appuyer, pousser, pour tourner et faire réagir les skis. La vérité est que votre propre poids de corps, positionné au bon endroit et avec le bon angle, suffit pour les faire réagir.

Donc, n'ayez pas d’appuis « forcés ».

En revanche, résistez dès que vous sentez la poudreuse s’accumuler sous le ski extérieur, un peu comme si le sol vous poussait par en-dessous, et que vous deviez ne pas laisser la jambe se plier.

10 conseils pour bien skier en poudreuse-resister-labo du skieur-morgan Petitniot

C'est exactement comme sur un trampoline, au moment où vous êtes au fond de la toile déformée.

Vous avez besoin de résister en position dynamique, légèrement fléchie. La toile vous restitue l’énergie nécessaire pour remonter.

Lorsque vous avez cette sensation dans la poudreuse, vous devez alors fléchir les chevilles, les genoux et les hanches pour créer le phénomène d’allègement.

Bénéfice supplémentaire : cela vous fatiguera beaucoup moins.

En même temps que vous résistez avec la jambe extérieure, vous devez fléchir la jambe intérieure, plus ou moins selon la courbe que vous voulez obtenir.

9. Comment utiliser ses bâtons en poudreuse ?

10 conseils pour bien skier en poudreuse-les batons-labo du skieur-morgan Petitniot

La position de base des bâtons

La position de départ pour votre "taper" de bâton, c'est la main ouverte, en direction du bas de la piste avec la pointe du bâton.

L'explication ci-dessous est valable pour la poudreuse mais aussi sur piste.

Lorsque le bâton "tape" au début de votre courbe, faites pivoter le poignet, un peu comme si vous étiez entrain de passer la troisième vitesse en voiture.

Votre bras ne doit pas être entraîné vers l’arrière, car cela provoquerait un mouvement de rotation du buste qui risque de perturber votre équilibre.

Pensez à garder la rondelle du bâton en contact avec la surface de la poudreuse, pour obtenir un retour d’information, même inconscient, sur votre environnement.

Cela permet à votre cerveau de savoir où vous êtes situé sur le plan latéral, et quelle est votre hauteur de corps par rapport à la neige.

Cela peut aussi vous aider à trouver un point d’appui ponctuel, pour favoriser l’équilibre latéral.

Synchroniser les bâtons

La synchronisation des bâtons est précieuse, pour le rythme et l’équilibre en général.

En terme d’intention, quand un bâton est pointé vers l’avant, l’autre est pointé vers l’arrière avec le même montant d’angle, mais en tentant de garder les mains plus ou moins au même niveau et à la hauteur des hanches (en termes de hauteur depuis le sol, et de distance par rapport au corps). 

Je parle d’intention car comme nous sommes en mouvement permanent et donc régulièrement déséquilibré, dans la poudreuse, le résultat ne sera pas aussi parfait que je le décris.

Choisir les bâtons appropriés pour la poudreuse

Il existe des bâtons spécifiquement conçus pour la poudreuse, ou des bâtons "mixtes" dont la rondelle peut être changée. L'essentiel étant d'avoir une grande rondelle, comme celle que vous pouvez voir en haut à droite sur la photo ci-dessous. 

Cela permet d'éviter que le bâton s’enfonce excessivement, et donc de maintenir un bon équilibre pendant votre pratique.

10. Soyez patient, cherchez le rythme et visualisez

10 conseils pour bien skier en poudreuse-Visualiser-labo du skieur-morgan Petitniot

Pour profiter de la montagne en mode poudreuse, je vous recommande cette combinaison gagnante : patience, rythme et visualisation. Ces conseils s'adressent aux skieurs, parce que c'est le sujet qui nous intéresse au Labo, mais notez que c'est tout aussi vrai pour la pratique du snowboard, du vtt et de tous les sports de pilotage.

Soyez patients

Visualiser les prochains virages permet de réduire le phénomène d’urgence.

Skier, c'est aussi une affaire de patience, et c'est encore plus vrai en poudreuse car les temps de réaction sont beaucoup plus lents.

Je vous recommande de ne pas « forcer » vos trajectoires, pour essayer de tourner. 

Cela demande beaucoup plus d’énergie et on se fatigue beaucoup plus vite. (Trop vite ! ;)).

Sentez la résistance du sol.

En fin de courbe, la neige s'accumule naturellement sous l'avant de vos skis, et facilite votre allègement au moment des transitions d'une courbe à l'autre.

Cette accumulation crée une sorte de bosse, qui va vous donner du rebond.

Trouvez le bon rythme

Le rythme est une des clés du perfectionnement et du plaisir ultime en poudreuse.

Faites en sorte d'avoir un intervalle égal et régulier entre deux courbes.

Avant la descente, faites en sorte d'avoir votre rythme en tête.

Votre cerveau et votre corps feront le reste ! Vous trouverez de manière spontanée les mouvements d’anticipation dont vous avez besoin pour tenir votre rythme.

C'est une habitude très utile pour créer un équilibre global et latéral.

Cet acte ne demande pas de concentration sur des mouvements.

Juste une intention, un plan.

Visualisez votre trajectoire

C’est simple, mais visualiser mentalement votre trajet (surtout en forêt) sur deux ou trois courbes peut diminuer considérablement la sensation d’urgence et ce, de manière totalement inconsciente.

Le fait de scanner le terrain permet au cerveau d’analyser la trajectoire en une fraction de seconde.

Et de vous faire passer exactement là où vous en avez besoin.

En montagne (et ailleurs ;-)), regardez toujours l'endroit où vous voulez passer, plutôt que celui que vous aimeriez éviter.

Votre corps, naturellement, se dirige toujours vers ce que vous regardez.

Donc, attention à ne pas regarder le bout de ses skis ! 🙂

Skier en poudreuse est un état d’esprit.

C'est une pratique qui vous permet d'aborder la montagne avec beaucoup de liberté, et de ressentir, encore plus que sur les piste, l'allègement et le vol qui nous font (presque) tous rêver. 

Pour avoir le bon état d'esprit, vous avez donc besoin de vous libérer d'un maximum de contraintes, y compris mentales. Si cela peut vous rassurer, trouvez un moniteur pour vous accompagner.

Evacuez votre stress en gérant l'aspect matériel et organisationnnel en amont, ressentez ce qu’il se passe sous vos skis et adaptez-vous en permanence, sans vous inquiéter des pertes d'équilibre passagères. Elles font partie du jeu, accueillez-les et amusez-vous avec. 

Si vous craignez de manquer d'énergie pour cette pratique, je vous recommande la lecture de notre article dédié à la préparation physique. Vous y trouverez des exercices pour vous maintenir en forme, ou progresser si telle est votre envie !

Pour maîtriser le ski en poudreuse, il faut abandonner l'idée que chaque virage sera parfait et parfaitement équilibré.
En réalité, le déséquilibre est inévitable et c'est une course perpétuelle pour retrouver son équilibre. Votre corps, guidé par votre cerveau, sera en mode constant de réajustement pour vous stabiliser.

À quoi je pense, et ce que je ressens dans la poudreuse ?

Pendant la transition je fais tout pour me sentir en apesanteur, léger. 

D'abord, je cherche à ressentir la neige s’accumuler sous les skis. Pour cela, je “tâtonne” presque avec mes pieds, pour obtenir la sensation de résistance souhaitée.

Vers le milieu de ma trajectoire, je me focalise plus sur les actions mécaniques à accomplir : jambe extérieure plus tendue que la jambe intérieure.

Comment apprendre à skier dans la poudreuse ?

Comme vous avez pu le remarquer, l'essentiel des techniques à utiliser sont tout aussi valables sur piste. Simplement, lorsque vous êtes dans la poudreuse, vous expérimentez de manière encore plus directe et sans concession, le rapport avec les forces de la montagne.

Sans parler d'avalanche... Je pense simplement à des sensations telles que la résistance de votre support de glisse, qui est à la fois une contrainte et une aide.

Une contrainte beaucoup plus forte que sur piste, mais aussi un support beaucoup plus puissant, tel un trampoline qui peut vous offrir d'exceptionnelles et merveilleuses sensations de vol. 

Nous avons développé une plateforme de vidéo dédiée à la progression en ski pour vous aider à apprendre à améliorer et perfectionner votre ski sur tous les terrains.

Parmi d'autres sujets, elle traite en profondeur les points technique de cet article.

Je le répète, la technique à employer en poudreuse est sensiblement la même que celle à appliquer sur piste. Néanmoins, elle ne pardonne pas, ou peu les erreurs. C'est pour cette raison que beaucoup de gens ont l'impression de «galérer», de ne « pas réussir à tourner. »

Voilà pourquoi je vous recommande de pratiquer d'abord sur piste tous les principes de cet article, puis de vous tester en poudreuse avec un accompagnement professionnel ou dans une zone que vous savez sécurisée (bord de piste par exemple). 

Si vous hésitez à vous lancer dans la poudreuse hors-piste, vous pouvez aussi consulter cette vidéo de Jérémy Nadalutti, qui vous propose des moyens d'évaluer votre niveau actuel. "Comment savoir si je peux skier hors piste ?"

Avec un peu de pratique, vous serez prêt à pratiquer et à savourer le bonheur de la poudreuse sur n'importe quelle montagne, ou presque 😉

Et pourquoi pas, avec nous lors d'un séjour au Japon ? On vous attend !

En résumé

1. Sécurité : skiez l’esprit libre.

2. Avoir le bon matériel.

3. Maintenir une position centrée.

4. Trouver la bonne vitesse.

5. Rapprochez pied droit et pied gauche.

6. Allègement et bascule pour déclencher une courbe.

7. Maintenir la flexion de cheville.

8. Résistez avec vos cuisses au lieu de pousser.

9. Choisissez des bâtons appropriés, et servez-vous en pour votre équilibre.

10. Patience, rythme et visualisation.

Enfin, vous pouvez visionner dans la vidéothèque SKIFLIX, une vidéo qui illustre les gestes techniques essentiels pour skier en poudreuse.

Belle journée,

Morgan